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Balade et visites culturelles, naturelles et balnéaires !!
Un bel itinéraire à faire sur la journée ou un week-end car les possibilités de loger à Souira Kedima sont nombreuses.
Ces dernières années la petite ville développe sa vocation de station balnéaire avec restaurant, front de mer, hôtels et plages.
Au Nord d’essaouira, en direction de Safi, la route côtière traverse sur les vingt premiers kilomètres les forêts de genévriers. Puis la forêt se fait plus claire, plus steppe arborée que massif forestier.
La côte est basse, sableuse et se prolonge sur cinquante kilomètres vers Safi parsemée de quelques taches isolées de richesse agricole. Elle traverse le pays Chiadma, dominé par le Djebel Hadid (la montagne de fer), fief des Regragas. Ce territoire est habité par les Berbères Regraga, descendants de sept saints, apôtres de l’Islam. Chaque printemps leur pèlerinage commémoratif (moussem des Regragas) s’organise autour de sept marabouts, et s’accompagne de festivités qui se déroulent, de village en village, dans la région, durant quarante quatre jours. Les Regragas font halte à Essaouira le 4 avril. De nombreux marabouts ou mausolées s’égrènent dans la région, sur la côte (Moulay Bouzerktoun, 25 km nord d’Essaouira), et dans les terres (Kourati, Akermoud, Had Dra etc.) : chacun de ces sanctuaires a son propre rituel, son moussem consacré à un saint personnage, homme ou femme.
Des échanges caravaniers et commerciaux intensifs ont existé dès le 11e siècle entre le Haut Atlas et le port atlantique d’Agouz à l’embouchure de l’oued Tensift. La Kasbah Hamidouch, une dizaine de kilomètre avant Souira Kédima, dont il reste des ruines au milieu d’une forêt d’eucalyptus, fut construite au 13e siècle par les Saadiens, sur la rive gauche du Tensift. Elle fait partie d’un système de postes fortifiés mis en place par Moulay Ismail au 18e siècle qui agrandit le bâtiment existant. Les restes de l’enceinte principale extérieure, de 150 m de côté, et renforcée par une seconde enceinte, ponctuée de 8 tours carrées et doublée d’un fossé de 5 m, qui entoure une cour avec des vestiges de magasins, demeurent impressionnants malgré leur état de délabrement : construits en terre rouge, seuls quelques animaux y paissent au milieu des vestiges d’une mosquée et de divers logements, des tortues y nichent, et les paysans y cultivent du maïs ou d’autres plantes selon les saisons et les années. Destinée, à l’origine, à protéger cette route commerciale et à accueillir les voyageurs, cette ancienne forteresse contrôlait, au nord, le pays des Abda, et au sud, le pays des Chiadma.
L’embouchure du Tensift, seule brèche dans le système dunaire, contournée et étroite, est ensablée. Les eaux sont rouges. L’oued remonte, à l’intérieur de la région, dans un environnement très vallonné, vers Talmest, sur la route de Casablanca à environs 45 - 50 km d’Essaouira.
Aux alentours de 1520, le gouverneur portugais de Safi, construisit la forteresse d’Agouz, à l’embouchure de l’oued Tensift. Les ruines de ce ribat (monastère fortifié), en partie restaurées, sont visibles au bord de l’eau, à Souira kédima (« l’ancienne enceinte »), à une soixantaine de kilomètres au nord d’Essaouira, village de pêcheurs aux barques traditionnelles mais également petite station balnéaire aux infrastructures touristiques en plein développement. Très belles plages au nord de la localité. Au village, une tombe géante, en forme de cromlech (11m sur 4), survivance d’un culte préhistorique comme il y en a tant d’autres en Afrique du Nord, fait l’objet de pèlerinages périodiques et de cultes obscurs.
Une jolie petite cité en plein essor touristique où combiner sorties culturelles et farniente. Au retour sur Essaouira ne pas rater le coucher du soleil sur la côte, à n’importe quel endroit. De même, en arrière du village de Souira Kedima, les eaux rouges du Tensift prennent des teintes extraordinaires.