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La dernière et quinzième édition du festival gnaoua et musiques du monde s’est tenu du 20 au 23 juin dernier dans une ambiance festive, avec des concerts de qualité dans une atmosphère détendue et sans incident majeur.
Magiques et magnifiques les Gnaoua se sont fait entendre sur les places et dans les rues d’Essaouira comme chaque année en juin. En cette année anniversaire pas comme les autres, de belles fantasias se tenaient sur la plage, annulée pour cause de grand vent une journée : « fantasia » est un mot qui désigne une course traditionnelle de chevaux fondée sur une approche spirituelle à l’instar de la musique gnaoua.
Lors de cette course, plusieurs groupes de cavaliers vêtus d’habits traditionnels font galoper leurs chevaux tout en restant alignés avec l’objectif de tirer un coup de feu synchronisé en direction du ciel.
Inspirée des guerres auxquelles ont participées les Berbères, cette course rappelle la manière dont les soldats rentraient chez eux pour célébrer leur victoire.
Chaque année depuis 1998, le Festival gnaoua et musiques du monde célèbre la musique traditionnelle Gnaoua, un mélange de rythmes d’Afrique subsaharienne et berbère, dans la ville d’Essaouira au Maroc. Ici, les Maâlems sont chez eux.
Leurs chants et complaintes sont nés sur cette terre de transit, accueillante, ouverte sur les cultures du monde. Du jazz, de l’électro rock, des rythmes africains, de la musique soufie, du jazz latino, du hip hop ou des musiques venues des quatre coins de la planète qui se mêlent à la musique gnaoua lors de moments intenses de fusion. Aucune âme musicale n’est délaissée.
A l’affiche de cette 15ème édition : la diva malienne Oumou Sangaré, le pianiste allemand Joachim Kühn, Majid Bekkas, Ramon Lopez & les Gnaouas de Salé ou encore le maâlem Abdeslam Alikane et sa troupe Tyour Gnaoua. De nombreux autres excellents musiciens encore ainsi que de jeunes débutants venus se frotter aux « maîtres » aurons animé ces quatre jours musicaux sur divers sites dans la ville dont, nouveau lieu cette année, la terrasse du bastion de Bab Marrakech, intimiste et la tête dans les étoiles sur fond de rythmes parfois endiablés.
Le guitariste français de jazz Sylvain Luc, venu à Essaouira accompagné de son trio pour s’imprégner des rythmes et du style tout à fait uniques qu’on retrouve dans la musique traditionnelle Gnaoua aura fait le concert d’ouverture. Oumou Sangaré, l’une des stars présentes cette année au festival, diva d’origine malienne, a comblé la foule avec sa voix exceptionnelle et son sourire qui ne l’est pas moins.
Des moments forts ont accompagné les soirées de concerts : répétitions très gaies dans différentes maisons et hôtels de la ville, heures magiques avec « L’Arbre à palabres » animés par Emmanuelle Honorin qui recevait les musiciens sur la terrasse de l’Alliance Franco-Marocaine pour des échanges et des moments musicaux rares, spectacles improvisés dans les rues etc., ainsi qu’un forum qui se tenait sur le thème « sociétés en mouvement, culture en liberté ».
En quelques années, la ville d’Essaouira sera devenue le Woodstock marocain dans des temps d’échanges intenses et de partages.