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La ville de Safi reste méconnue, parfois boudée, mais présente de nombreux attraits. Elle se développe rapidement ces dernières années, urbanisme, commerces, industries, mais encore infrastructures touristiques et culturelles.
Distante sur la côte atlantique au Nord, de 132 km d’Essaouira, à 154 Km au Sud d’El Jadida et à 150 Km, à l’Est de Marrakech.
Sa médina en cours de réhabilitation, murs de la médina, restauration du patrimoine architectural etc., son village réputé de potiers au cœur de la ville, ses conserveries et ses immenses complexes industriels chimiques restent, dans des domaines très divers, ses principaux pôles d’attraction.
S’y rendre pour la journée d’Essaouira ne relève pas de l’impossible d’autant plus que les deux routes qui y mènent sont remarquables : la route côtière qui traverse de ravissants villages tels que Moulay Bouzerktoun, Bihbah, Souira Kedima ou bien la route intérieure qui traverse des paysages montagneux à la végétation riche. Le retour par la route côtière donnera l’occasion d’admirer des couchers de soleil magiques.
La ville apparaît dans les textes arabes sous le nom d’Asfi, à partir du 11ème siècle, c’est alors un petit port local. « Safi Hadirat al Mouhit » ou « Cité de la mer environnante », selon l’expression du géographe Ibn Khaldoun, Safi assurait, en tant que port de la capitale Marrakech de l’empire Almohade au XIIème siècle, des relations directes avec l’Andalousie et se présentait sous forme d’un espace fortement urbanisé, doté notamment, d’importantes fortifications et d’une grande mosquée centrale.
A la fin du XIIème siècle, Abou Mohamed Saleh, Saint Patron de la ville depuis, fonde un ribat ou couvent fortifié, dans un faubourg mitoyen de la ville, qui allait donner à Safi une fonction religieuse, de portée nationale et internationale.
Au 14ème siècle, la ville s’enrichit, possède une médersa, et Safi s’impose alors comme place d’échanges commerciaux d’importance avec Gènes, Séville, Marseille, etc.
A la fin du 15ème siècle, la pression portugaise s’accentue, et aboutit à l’occupation de la ville qui va durer de 1509 jusqu’à sa reprise par les Saadiens, en 1541. Safi demeure un des plus importants ports du Royaume jusqu’à la création d’Essaouira dans la seconde moitié du 18ème siècle et son déclin s’amorce au 19ème siècle.
Le renouveau de la ville viendra de la pêche industrielle et des conserveries, Safi au début des années 1950 est le premier port sardinier du monde, puis des minerais. La ville fait ses premiers pas dans la grande industrie par la construction d’un important complexe chimique en 1972. Quand on traverse Safi par les bords de mer, on pénètre dans une longue avenue dont les bâtiments sont au trois-quarts abandonnés, vestiges des anciennes conserveries florissantes du siècle dernier, suivie un peu plus loin des immenses usines de phosphate (Les Trois complexes industriels, Maroc Chimie, Maroc Phosphore I et Maroc Phosphore II constituent l’une des grandes plates formes de fabrication d’acide phosphorique dans le monde), toujours étonnantes pour le visiteur non averti.
L’industrie de conserve représente 70% du total des produits du secteur agro-alimentaire et suite à des regroupements, 27 unités sont encore opérationnelles. Ces unités ont une capacité de traitement de 1.200 tonnes par jour et emploient environ 13.000 personnes, permanentes et saisonnières.
Safi est tout aussi célèbre pour l’activité de ses potiers, attestée dès le 12ème siècle. Cette activité a connu un regain d’intensité au 19ème. Une école de céramique et un atelier pilote seront créés vers 1920 et permettront de renouveler et de perpétuer l’activité sur la colline. Safi est l’un des centres important de ce qu’il convient d’appeler l’art du feu. Par un dédale de chemins escarpés et sinueux, le visiteur peut accéder à l’une de ces collines baignées de lumière où les potiers sont installés dans une fourmilière d’ateliers et de fours.
Monuments historiques à visiter :
Les remparts construits par les Portugais entre 1510 et 1540 qui contournent la médina, l’église, ancienne cathédrale, construite par les Portugais en 1519, dédiée à Sainte Catherine, œuvre de l’art Gothique, unique en Afrique du Nord, Dar Sultan, citadelle du 16ème siècle et ancienne casbah construite par les sultans Saadiens, ou encore le Château de la Mer, forteresse édifiée par les Portugais en 1523.
A voir le minaret de la médina dont on ignore l’histoire mais dont les caractéristiques rappellent l’art almohade.