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Au Maroc, au cours du 19ème siècle, les mouvements portuaires devaient connaître des fortunes diverses, allant de l’activité intense entre 1833 et 1844, à l’inertie totale après le bombardement de la ville d’Essaouira le 15 août 1844.
Le nombre croissant de mouvements de navires allemands dans le port, (3 en 1889 ; 28 en 1890 ; 51 en 1895), incita le consulat d’Allemagne à proposer la réalisation, à ses propres frais, d’une station météorologique dans le port de la ville. C’est ainsi qu’au début de 1895, le Sultan Moulay Abdelaziz autorisa la Société Deutsche Seeware de Hambourg à ouvrir et à exploiter d’un observatoire à l’intérieur du port.
Les équipements furent installés dans la tour forteresse sud de la scala. De ce fait, cette station se trouve être la plus ancienne du réseau météo marocain. En raison de la première grande guerre, la station fut confiée à l’Institut Chérifien de la Physique du Globe.
Néanmoins en 1916, il fut décidé d’améliorer les conditions de travail des barcasses. Les travaux, retardés par la Grande Guerre de 1914-18, ne furent achevés qu’en 1923. Ils se traduisirent par la construction de deux jetées de 295 m chacune pour la protection et l’amarrage des bateaux et des barcasses. La passe d’entrée fait une quarantaine de mètres de large, les profondeurs à l’entrée étaient de 1.5 m à marée basse. Au fond du port fut aménagée une darse de 180 x 50 m bordée de 200 m de quai, et on ne peut compter que sur 1 m d’eau.
Des terre-pleins d’une superficie de 10 ha furent également réalisés. Au fond de la baie fut érigé un feu de direction. De même, un amer de huit mètres de haut fut élevé au sommet de la colline qui longe le rivage, intrigante construction qui s’élève dans les bois sur l’arrière de l’hôtel Ibis et auquel on peut accéder après une balade d’environ une demi heure. Cette construction est également visible de la route qui mène au pont de Diabet, s’élevant telle une cheminée de four.
De jour l’alignement de la trajectoire du bateau entrant en rade sur ces deux repères, permet le cheminement du navire le long du chenal jusqu’au point d’ancrage. Un phare fut également construit sur le Cap Sim à une dizaine de kilomètres du port à la même époque que celui du fond de la baie d’Essaouira, deux frères jumeaux de 16 mètres de hauteur.
Un AMER
Un amer est un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté utilisé pour la navigation maritime.
Les points remarquables d’une côte s’appellent des amers. Ils permettent aux marins de vérifier leur position. Un clocher, un phare, un château d’eau sur la côte, une tourelle sur un rocher, et parfois une maison ou un simple bouquet d’arbres sur une crête constituent des amers. Le terme amer est également utilisé en robotique mobile pour désigner les points de repère utilisés par un robot pour se repérer dans son environnement et calculer sa trajectoire.
Les ALIGNEMENT
Pour guider les navires dans les chenaux et entrées de port, les navigateurs utilisent fréquemment des alignements : 2 points remarquables tels que des phares ou des tourelles, «alignés» l’un par l’autre, déterminent la route à suivre pour éviter les dangers et les RÉCIFS immergés.
Dans l’Antiquité et jusqu’à l’avènement de cartes géographiques et d’appareils de mesure fiables, les marins naviguaient à vue et se repéraient en utilisant des documents qui décrivaient les côtes abordées, et qui signalaient principalement les amers. Le plus célèbre amer de l’Antiquité est certainement le phare d’Alexandrie, construit sur l’île de Pharos (d’où vient son nom). Remarquable par ses dimensions et sa construction, il guidait les navires vers l’entrée du port égyptien, de jour comme de nuit.