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A la différence des orientalistes du XIXe, qui peignaient un Orient fantasmé dénoncé par Edward Saïd, grand écrivain palestinien, Hervé M. Sevat travaille sur un Maroc en voie de disparition... mondialisation oblige les costumes immémoriaux disparaissent et la mode du monde prend le pas sur la tradition gommant toute particularité régionale et toute authenticité.
Saisir encore cette authenticité des gestes, des figures et les poser sur papier pour les fixer dans le temps, pour les ancrer dans la mémoire. Travaillant souvent d’après photos, HMS dessine et brosse des portraits d’hommes au plus près de la réalité, ses modèles sont des hommes ou des femmes âgés, leurs rides, faisant écho aux ravines des paysages de leur quotidien, aux difficultés de leur vie rude et âpre.
Pas de nostalgie donc mais une claire lucidité face à l’‘impermanence des choses et une un travail de reconnaissance de l’altérité, loin de toute approche anecdotique et touristique.
Une expo à Essaouira ainsi qu’une édition d’estampes de qualité sont à venir très prochainement. Hervé s’est toujours senti maghrébin au fond de lui. Ses ancêtres maltais, italiens, espagnols et catalans français se sont installés en 1842 en Algérie. Il y a 30 ans quand pour la première fois ce méditerranéen pose ses pas dans la ville d’Essaouira, « c’est une sorte de retour aux racines, de ré enracinement ». « Un retour au plus près des souvenirs, des odeurs d’enfance, de la langue et de la musique arabes, de la lumière incomparable d’ici, du goût des fruits …»
Hervé se défend de toute nostalgie, il évoque plutôt un sentiment d’appartenance à l’Afrique du Nord.
www.facebook.com/herve.m.sevat