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La mosquée est l’édifice architectural qui symbolise le mieux la communauté des croyants.
Lieu sacré, interdit aux non-croyants, prohibé à la femme en règles, la mosquée abrite aussi bien les prières des Musulmans que leurs conciliabules.
Ici se règlent la plupart des conflits qui atteignent le corps social et notamment la famille. Les successions s’y préparent, les mériages y sont scellés, la quote-part de chacun lors d’une fête collective y est décidée, etc. Lieu de la choura (consultation), lieu du pouvoir spirituel, lieu de rencontre avec la divinité, lieu de dépouillement, la mosquée est au centre de la Cité, au cœur du Territoire de l’Islam, c’est le nombril du monde.
Sa charge symbolique lui vient de sa connexion avec la Ville sainte (La Mecque) dont elle est en quelque sorte la figuration a minima, grâce notamment à la présence de cette niche étrange, point axial de la mosquée, appelé mihrab.
Aussi, toute mosquée en terre d’Islam est orientée vers la Qibla, direction de la Mecque, et plus précisément de la Kaaba, le temple sacré.
Son organisation interne répond donc autant à l’exigence de la prière qu’à une méditation avec le système monde que constitue l’Islam universel. Ainsi le minaret est-il à la fois une érection verticale orientée vers le ciel, mais aussi le lieu horizontal d’où se répand la parole pieuse, et antérieurement, l’appel à la prière, au regroupement.
La mosquée est l’espace sacré par excellence, qui s’oppose à l’espace profane situé à l’extérieur de l’enceinte du temple. Du point de vue symbolique, l’agencement de la salle des ablutions, qui succède à la chausserie tout en précédant le narthex, sorte d’étranglement qui débouche sur la salle de prière, se situe à l’intersection de ces deux mondes.
Là se purifient en intention et en acte les fidèles qui ne peuvent franchir le seuil de la mosquée sans avoir procédé à de profonds et complets actes purificatoires, lesquels font de lui un moutatahhir (« Pur »).
La mosquée, établissement religieux musulman est aussi appelé masjid ou djami’, littéralement le « lieu de prosternation » et « lieu de rassemblement », selon l’importance de l’édifice, de la ville où il est situé, ainsi que de sa fréquentation. Le masjid est en effet plus modeste que le djami’, terme auquel on accole souvent le mot « grand » (kabir), la Grande Mosquée.
Toutes les grandes villes ont une mosquée-cathédrale et plusieurs petites mosquées de quartier. La prière du vendredi a lieu dans la Grande Mosquée. Celle-ci est composée d’un édifice principal, avec sa salle de prières, son mur de qibla avec le mihrab, la niche qui indique la direction de la Mecque, et le minbar, la chaire souvent en bois ouvragé d’où l’imam conduit la prière de la communauté, laquelle est parfois retransmise sur les ondes ou à la télévision.
Chaque Grande Mosquée se doit de posséder un minbar de belle facture, car il est un indice discret de sa fortune.
Toute mosquée possède un minaret, en principe et dans la plupart des cas, grande tour élancée d’où cinq fois par jour, le muezzin appelle à la prière. Le minaret indique aux voyageurs le lieu où se trouve la mosquée et sert ainsi de repère. D’ailleurs le mot arabe manara (minaret) désigne également le phare.
Le premier muezzin de l’histoire était Bilal, un ancien esclave noir affranchi depuis devenu le symbole de l’islam, son étendard vocal. Essaouira possède la zaouïa Sidna Bilal, saint patron de la communauté gnaoua.
Les mosquées d’Essaouira
Ces trois premières mosquées datent de la de la construction de la ville à la fin du XVIIIe siècle.
La mosquée Sidi Mohamed Ben Abdallah ou mosquée de la Casbah : elle est construite au cœur de l’ancienne casbah à l’extrémité Nord de la place Moulay el Hassan. A cette mosquée était rattachée une médersa (école coranique), fractionnée maintenant en boutiques. Elle possède une importante bibliothèque.
La mosquée El Baouakhir : construite dans le quartier du même nom dans la partie Nord de la médina. Elle se trouve dans la rue Ibn Khaldoun, à l’arrière des souks du centre de la ville.
La mosquée Ben Youssef ou Grand Mosquée : l’édifice religieux le plus imposant de la ville situé sur les remparts côté Sud-est de la ville, visible du jardin à l’extérieur ou dans l’avenue principale à hauteur de la rue Attarine.
La médina comporte, encore de nos jours, douze mosquées, réparties dans les différents quartiers, certaines de taille modeste.