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Mogador s’inscrivait autrefois dans une région recouverte de forêts de genévriers rouges, d’arganiers et de thuya.
La géologie de sa région est simple, elle est entourée de :
- dunes vives : 1er milieu, végétation dunaire
- sables quaternaires plus ou moins consolidés : 2e milieu, la junipéraie (genévriers)
- plateau calcaire jurassique et crétacé : 3e milieu, la tétraclinaie (thuya)
- des grès triasiques affleurent par endroit : 4e milieu, l’arganeraie (arganiers)
Le climat d’Essaouira :
- Les précipitations sont faibles : plus ou moins 300 mm / an, essentiellement de novembre à mars.
- La température est constante : amplitude thermique de plus ou moins 5,5°C sur l’année
- Les vents sont des facteurs déterminants. Ils conditionnent l’humidité atmosphérique.
Essaouira est une zone d’upwelling : les eaux froides remontent en surface, leur donnant une extrême richesse, primordiale pour le poisson ainsi que les oiseaux.
Son climat est semi-aride mais très doux. Il ressemble à celui des îles Canaries ou à celui des côtes Chiliennes qui présentent les mêmes caractéristiques.
La construction et le développement de la ville, dans les années 1760, ont, peu à peu entraîné le déboisement de la région et, à partir du sol de sable, des dunes se sont formées, évoluant sans relâche au gré des humeurs des vents alizés, menaçant la ville qui, de l’autre côté, avait à contenir les agressions de l’océan.
Les sables s’accumulaient, se déplaçaient et modifiaient sans cesse le paysage, encerclant toujours plus la ville et l’isolant.
Entre dunes et écume, Essaouira tente de maintenir un équilibre mais au début du XXe siècle la ville est réellement menacée de disparition, l’envahissement des sables prenant une extension inquiétante chaque année, le combattre devenait une nécessité.
Le milieu dunaire et sa végétation présentent de nombreuses contraintes car le milieu est mobile et acide. Le sol est très drainant, il ne retient pas l’eau.
C’est un milieu ouvert : embruns, sable et vent l’agressent en permanence.
Au début du protectorat l’accès à la ville allait devenir impossible. Commencèrent alors de grands travaux d’aménagement des dunes sous l’égide de Dupuy, puis de Watier, garde forestier que l’on fit venir de la région située au sud de Bordeaux, en 1915, qui avait entrepris des travaux similaires dans les dunes landaises du Sud-ouest de la France.
Ces travaux de fixation des dunes ont été expérimentés dès 1914 et réalisés, à partir de 1918, à grande échelle, couvrant progressivement une superficie d’environ 14 000 hectares, allant du rocher de Chicht au nord, à Sidi Kaouki au sud, et s’enfonçant à l’intérieur des terres sur une distance de 3 à 6 Km.
Ces travaux, par les services forestiers, s’échelonnèrent de 1918 à la fin des années 50.
Le genévrier existait, à l’origine, dans les dunes. Au XVIIIe siècle il fut coupé en masse pour alimenter les fours et pour la construction de la ville.
Cette déforestation ainsi que les vents forts et l’érosion des sols le fit disparaître, de là, l’apparition d’un système dunaire très important.
Commencèrent alors de grands travaux d’aménagement des dunes.
La fixation des dunes s’effectua en trois étapes :
- construction d’un cordon littoral (dune artificielle destinée à casser le vent et à arrêter les sables marins)
- dépôt de branchages afin de bloquer le sable
- introduction massive d’espèces locales et importées : retem, mimosa, aizoaceae d’Afrique du Sud, eucalyptus d’Australie.
Le reboisement des dunes s’effectua avec l’apport de diverses plantes, certaines locales telles plantes grasses, tamaris, lotier, « retem », genévrier, thuya, acacia et mimosa. L’eucalyptus est une plante qui fut introduite dans la région à cette occasion.
Le résultat fut spectaculaire, en 1960 l’ensemble de l’aire dunaire fut fixé et la ville entourée d’une ceinture verte magnifique. Avec ces grands travaux s’effectua la régénération de plus de 6000 ha : création d’un biotope (milieu favorable) pour la faune et la flore.
A la suite de cette gigantesque opération, première en son genre, plusieurs pays présentant le même type de problème, s’intéressèrent à la fixation et au reboisement d’aires dunaires.
Des problèmes se posent depuis quelques années pour les dunes et mettent en péril la diversité et la richesse de sa flore.
La pression humaine fragilise le système :
- coupe du bois
- décharge sauvage
- extension de la ville au-delà de la ceinture verte
- pratiques touristiques : quads, 4X4…