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La région d’Agadir dévoile un autre visage sauvage et secret. A quelques mouettes des plages les plus courues s´ouvrent d´autres horizons : le fief berbère d’Imouzzèr–des–Ida Outanane et les cascades de la Vallée du Paradis.
De son vrai nom « Taghrat Ankrim », cette vallée est un espace vert étroit qui longe l’oued Ankrim au bord de la route du miel. Vous y trouverez une végétation composée de palmiers dattiers, d’oliviers, de bananiers et de figuiers sous lesquels les habitants des douars avoisinants pratiquent des cultures annuelles.
Dans les années 60, le lieu était un point de ralliement de nombreux hippies qui considéraient cet endroit comme privilégié. Le surnom paradisiaque ne viendrait pourtant pas de la génération « flower power » mais d’un couple d’Allemands, malades, venu y séjourner et repartis guéris six mois plus tard, ont parlé autour d’eux de cette « vallée du Paradis ». Une légende était née...
Un petit havre de paix, loin de l’agitation d’Agadir, accessible à partir d’Aourir où il faut prendre la route en direction d’Imouzzèr des Ida-Outananes.
Depuis Aourir la route traverse des petites montagnes puis longe des gorges, passe par les villages d’Alma, de Tamzergoute et Taghzout n’Makhlouf. Arganiers, cactus, lauriers roses tout le long de l’oued. Les roches de la falaise abrupte chatoient de couleurs chaudes. Le long de la route, par endroit, il est possible de se baigner dans des trous d’eau, cascades ou jacuzzi naturels. L’eau y est limpide et saine.
En saison chaude les promeneurs y font halte pour la journée. La route n’est pas large au fond des gorges et depuis les crues de l’hiver précédent les ponts sont en reconstruction. Les travaux nuisent à l’esthétique du décor mais pour peu de temps.
Le premier sentier pédestre, à 26 km d’Aourir, ne demande pas une grande résistance physique. Compter plus ou moins 20 mn pour arriver aux piscines naturelles. Un accès à flanc de montagne et un autre dans le fond par la palmeraie, le long de l’oued. Des petites cabanes de bambou au milieu des palmiers, dont une sur les hauteurs, chez Hussein où il est possible de savourer un thé accompagné de pain tout chaud fabriqué par ses soins dans son four en terre traditionnel berbère et servi avec une huile d’olive très fine et de l’amlou maison. Il prépare également des tajines de légumes, car sans réfrigérateur pas de viande !
Au fond dans la palmeraie une autre étonnante rencontre. Celle d’Ahmed qui sculpte dans des rondins de thuya des petits personnages ou animaux : porteurs d’eau, serpents, éléphants... Il travaille là au bord de l’eau sous un palmier et vend sur place aux visiteurs de la vallée.
Comme la plupart des berbères des villages voisins, il aime sa région et tente de la préserver. Lui aussi, tout comme Rachid de l’hôtel Tifrit, est adhérent d’une association locale qui regroupe une dizaine de membres fixes pour la sauvegarde de la région et son développement social. Les membres de la tribu des Ida Outannane des villages voisins essaient de ne pas quitter leur région et vivent parfois de petits boulots, comme Ahmed le sculpteur. Rachid, personne ressource de la région et fervent défenseur de la culture berbère, vous donnera tous les renseignements concernant sa région ou les endroits à visiter.
Située au cœur d’une mosaïque de roches, de villages en pisé et de palmeraies, la Vallée du Paradis offre aux amateurs d’une nature riche et protégée, une aventure faite de randonnées, de baignades, de découverte de la flore et de la faune. Dans l’oasis qui mène aux piscines naturelles, les portions de la palmeraie sont irriguées, cultivées, entretenues. Palmiers, oliviers, figuiers, grenadiers, bananiers se mêlent et donnent une végétation luxuriante. Sur les falaises plus arides une végétation de caroubiers, de thuyas et d’arganiers.
De grosses roches plates coulent de la montagne, l’eau s’y loge en cascades ou en retenues. Le dépaysement est garanti !
Infos pratiques et visites
Depuis Aourir au premier sentier pédestre de la Vallée du Paradis, compter 25 km. Un panneau d’information sur la vallée, en anglais et en français. Parking pour stationner les véhicules. 2e sentier 5 km plus loin puis deux autres accès à la vallée avant d’arriver sur Tifrit.
Aourir à Imouzzer : 52 km
Depuis Essaouira prendre la route côtière d’Agadir et compter environ 2H30 pour parvenir à Aourir. Un aller/retour est possible dans la journée. Le retour pourra se faire d’Imouzzer par le barrage Moulay Abdallah. La route récente serpente dans la montagne et longe les oueds laissant découvrir d’innombrables petits villages berbères aux constructions traditionnelles de pisé.Trajet un peu plus long mais qui vaut le coup d’œil !
Dans le village d’Asqri, à 33 km d’Aourir, une piste à droite, goudronnée, mène au village de Tizgui et à sa superbe palmeraie dans la vallée. De Tizgui une randonnée est possible vers la Vallée du Paradis. Les vallées communiquent entre elles.
Les activités sont nombreuses : randonnées pédestre et muletière, découverte de la vie rurale, écotourisme, géologie et patrimoine rural, baignade et détente, histoire au travers des visites de villages, des agadir, pressoir à huile…
Grenier collectif ou « agadir »
Vous pourrez visiter l’agadir Ighargharene d’aksri. Malgré son nom, le grenier collectif n’est pas la mise en commun des récoltes. Il s’agit en fait de cases particulières appartenant aux chefs de famille du village qui sont réunies en un seul édifice gardé collectivement. Il peut être un lieu de stockage de denrées, d’objets de valeur, et parfois de ruches ou de réservoirs d’eau. Il représente le lieu le plus protégé dans plusieurs villages de la région du Souss.
C’est pourquoi, il est souvent appelé grenier - citadelle. Un autre très joli agadir à découvrir dominant la petite palmeraie de Tifrit au pied de l’hôtel du même nom.
L’architecture locale est bien visible dans tous les villages. Les maisons sont construites à base de matériaux locaux, comme des pierres sèches, du pisé ou terre crue ou encore des briques traditionnelles. Elles sont sobres d’apparence et sont percées de petites fenêtres en moucharabieh qui, comme les portes, sont très discrètes afin de favoriser l’intimité des familles.
Les souks ruraux
En tant que vitrine véritable de la richesse du terroir, ils recèlent des caractéristiques attractives pour le tourisme rural. Le souk de Khemis Imouzzer, le jeudi, où l’on trouve miel, amlou, caroubier, argan, amandes, pierres et cristaux. La région est, en effet célèbre pour son ammonite. En août, un important festival du miel rassemble les apiculteurs des nombreuses variétés de miel produites par les Ida Outanane.