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A nos lecteurs réguliers ou occasionnels, le Guido 24 de l’automne 2009 relatait l’histoire d’une stèle de marbre rose érigée sur le bord d’une route. Nous avions lancé un appel à témoin, ignorant tout de ce qui était arrivé à l’homme mentionné sur la plaque, les recherches n’avaient pas abouti, toutes les suppositions étaient possibles. Qui était cet homme et pourquoi a-t-il une stèle à cet endroit ci ? Soldat français ? Résident de la région et qui aurait apporté un soutien d’une manière ou d’une autre à la population locale ?
Monsieur Abderrahmane nous a téléphoné quelques temps plus tard pour nous donner son explication.
Nous sommes dans la région Chiadma. Le village de Bir Kouat se trouve sur la route de Casablanca, à l’intérieur des terres. A la sortie d’Essaouira prendre la route de Marrakech, puis, à 25 Km, dans le village d’Ounagha, prendre la direction de Casablanca. La route traverse différents villages dont Had Draâ, bien connu pour son souk du dimanche et grand carrefour commercial. Une trentaine de kilomètres plus loin, nous arrivons à Birkouat. Un souk s’y déroule le vendredi. La végétation y est variée : oliviers, quelques rares arganiers, vignes, peupliers, pins, plantes grasses, figuiers, agaves géantes, palmiers.
Sur la gauche, un kilomètre après la sortie du village, et toujours dans la même direction, une grande stèle de marbre rouge, déposée dans la nature, à quelques mètres du bord de la route. Impossible de ne pas la voir. Un nom et une date y sont inscrits, Georges Auriat – 2 août 1929.
Le père et le grand-père de monsieur Abderrahmane vivent à l’époque dans une maison sur la colline située face à la stèle. A l’aube du 2 août 1929, le bruit d’un accident de voiture les fait sortir de chez eux. Un véhicule s’est renversé dans le fossé sans raison apparente. Deux personnes sont à bord, un homme et une femme. Simples voyageurs, aucun des deux ne réside dans la région. L’homme, Georges Auriat, est tué sur le coup, la présence militaire française emmènera la femme à l’hôpital le plus proche. Remise de l’accident elle fait ériger cette stèle à l’homme qu’elle aimait peut être passionnément.
Nous remercions vivement monsieur Abderrahmane pour l’information apportée car nous n’aimons pas rester dans le doute